Dans cet article, vous apprendrez quels sont les dangers des écrans sur la santé et le développement des enfants et découvrirez des trucs pour vous aider à les gérer au quotidien.
Les écrans ont pris d’assaut la vie des familles. Les parents d’aujourd’hui sont souvent dépassés par les évènements, n’ayant aucun modèle de gestion des écrans auquel se référer. Les dangers liés à la technologie sont subtils et les parents ne sont pas toujours conscients qu’ils existent. Bien connaître ces risques et gérer adéquatement les écrans à la maison sont les éléments clés pour conserver un équilibre, essentiel au développement neurologique, affectif, moteur et social de l’enfant.
Les risques liés aux écrans (et particulièrement à la surdose d’écran) sont nombreux et variés. Tous les chiropraticiens vous le diront : depuis l’arrivée des téléphones intelligents et tablettes, le nombre d’enfants et d’adolescents qui se présentent à leur clinique avec des douleurs au cou a bondi. On aperçoit parfois même des signes de dégénérescence (arthrose) dans la colonne vertébrale d’enfant d’à peine dix ans. Phénomène qui, il y a un peu plus de cinq ans, se produisait rarement avant l’âge de 25 ou 30 ans.
Les mauvaises postures (téléphone ou tablette en main, assis sur le divan, etc.) sont à l’origine notamment du cou du texto, un syndrome englobant des douleurs au cou, aux épaules et des maux de tête.
La sédentarité provoquée par le temps de loisirs passé devant les écrans a aussi des répercussions sur le développement moteur des jeunes enfants, ainsi que sur leur santé cardio-vasculaire.
Des problèmes de santé tels que l’obésité (et les troubles qui en découlent, comme le diabète de type 2), les troubles du sommeil (provoqué par l’exposition à la lumière des écrans notamment) et la dépression (surtout chez les adolescents qui utilisent les réseaux sociaux) ont été directement liés à la consommation excessive de contenu numérique.
Les écrans n’ont pas que des impacts physiques. Ils affectent de façon importante le développement neurologique (cerveau) des enfants. Une exposition prolongée peut notamment provoquer des troubles d’apprentissage (retard du langage, calligraphie), des échecs scolaires et des problèmes relationnels.
Certains experts affirment même que la télévision et l’utilisation de tablettes et mobiles pourraient être en lien avec le développement du TDA.
Le docteur en neurosciences Joël Monzée, un spécialiste en développement neuropsychologique des enfants, rapporte qu’il suffit de 9 minutes de dessins animés pour qu’émerge une réaction s’apparentant au TDAH. Pire, 4 minutes de Bob l’éponge (haute fréquence des stimulations visuelles) ou de la Pat Patrouille (musique étudiée avec soin pour créer une dépendance) ont le même effet. L’enfant aura de la difficulté à se concentrer pendant des heures par la suite. Pour favoriser la réussite scolaire, ne serait-il pas judicieux d’éviter les écrans les matins de semaine?
Le contenu a beau être éducatif, rien ne remplace l’interaction entre un parent (ou un adulte) et un enfant, ni l’interaction entre deux enfants.
Les statistiques épidémiologiques rapportées par Michel Desmurgets, un docteur en neurosciences, sont alarmantes :
Limiter le temps d’écran (tous les écrans confondus). Les recommandations de la Société canadienne pédiatrique sont : aucun écran avant 2 ans, moins d’une heure par jour pour les 2-5 ans et moins de 2 heures par jour pour les 6-11 ans.
Éliminer les écrans passifs. On parle ici de la télévision qui reste allumée sans que personne ne regarde.
Choisir les contenus. Sélectionner du contenu sans publicité, éducatifs et porter attention aux messages véhiculés sur le genre, l’image corporelle, la violence, la diversité et les enjeux sociaux.
Instaurer des moments et des lieux sans écran (repas, chambre à coucher, chalet, etc.). Les activités familiales, dont les repas, sont particulièrement importantes pour le développement de l’enfant. L’enfant doit avoir le temps de s’exprimer sur ses sentiments, émotions et apprentissages. Il doit être en mesure de communiquer avec ses parents et les autres membres de la famille chaque jour.
Accompagner son enfant d’âge préscolaire. Lorsqu’il regarde du contenu ou joue à un jeu, le parent peut commenter et interagir.
Sélectionner des contenus qui font bouger l’enfant comme les séances de danse ou yoga ou les jeux vidéo à caractère moteur.
Éteindre tous les écrans au moins une heure avant l’heure du dodo. L’exposition à la lumière émise par les écrans peut perturber les cycles de sommeil/éveil chez les enfants comme chez les adultes. Il existe aussi des lunettes qui filtrent la lumière bleue; elles peuvent être utiles à l’occasion.
Retirer les écrans et les connexions à Internet dans la chambre des enfants. L’enfant ne devrait pas avoir accès à un téléphone, encore moins intelligent, au moment de se coucher.
Éliminer l’accès aux tablettes avant 6 ans.
« Ne pas craindre que les enfants s’ennuient. C’est la porte de la créativité. » – Joël Monzée.
Si l’on est inquiet du comportement de notre enfant ou si l’on soupçonne une dépendance aux écrans, il est possible de carrément « tirer la plogue ». Une mère qui a retiré la télévision de sa maison pendant un an raconte son histoire dans « 1 an sans la télé à la maison : nous sommes en vie promis » au www.larecreationfamille.com. Cette famille prouve que c’est possible, qu’on y gagne beaucoup (surtout du temps) et qu’en fin de compte, tout le monde en bénéficie.
Le site web www.joelmonzee.com regorge d’informations sur le sujet. Il a notamment écrit une série de 4 articles sur l’impact des écrans (et des autres dépendances) sur le développement des enfants.
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